C’est en voyant l’océan de lumières...

28. Oktober 2014

Le orient le jour, Lucia Czernin, Fotografie © Dr. Lukas Meiners

 

CRITIQUE DE CONCERT: GERLINT BOETTCHER

 «C’est en voyant l’océan de lumières qui m’accueille au moment de l’atterrissage, que j’entre dans un état d’âme tout à fait particulier » - la pianiste berlinoise a su apprécier sa venue au pays du Cèdre depuis 1998 et en est tombée amoureuse. Pour sa 5è visite, elle nous accueille précisément dans ce « mode Liban » sur la scène illuminée du théâtre du Lycée allemand à Jounieh : Gerlint Böttcher, un ciel de lumières à son tour. La virtuose en robe-débardeur à paillettes scintillantes de couleur lilas, un collier encore plus scintillant autour du cou, illumine la salle entière par son toucher au piano. C’est le début d’un voyage musical qui nous amène de l’époque classique avec des partitions de Beethoven au romanticisme avec Liszt, Mendelssohn-Bartholdy et Franz Schubert pour arriver à la modernité russe de Prokofiev.

 

L’audience est gagnée au cœur par l’ouverture : la sonate op 31 de Ludwig van Beethoven est présentée de façon très caractéristique. D’apparence fragile, la pianiste nous surprend par sa force et son intrépidité surtout vers la fin de la sonate, qui est destinée à la chasse. S’en suivent des études de concert de Franz Liszt, tout en soulignant la dextérité et la qualité sonore de la belle dame en lilas. Même pendant le passage « danse des gnomes » elle sait maintenir son style élégant et souverain. Le rondo capriccioso op 14 de Felix Mendelssohn Bartholdy fascine par son adagio émouvant. Par la suite, en écoutant les impromptus de Franz Schubert, nous tombons en plein romantisme, la virtuose faisant briller ces courtes pièces comme des moments de rêverie. Gerlint Böttcher affiche une certaine intimité avec ce programme ainsi qu’avec avec son public.

 

«Dès mon premier séjour au Liban, j’étais prise par cette émotivité subite avec les gens. », avoue-t-elle plus tard. D’ailleurs, elle ne se montre pas non plus indifférente face à l’histoire et à la situation politique de ce pays. « J’aurais aimé partager mon amour pour cette musique avec ce public si estimé. » À la sortie du théâtre on reprend son chemin dans cet océan de lumières, à pas andante, vivace…

 

Deutsche Übersetzung:

“Sobald ich das betörende Lichtermeer sehe, das mich bei der Landung empfängt, verfalle ich in eine ganz besondere Stimmung“ - die Berliner Pianistin hat diesen Empfang im Land der Zeder erstmals 1998 zu schätzen gewusst und ist ihm seitdem verfallen. Zum 5. Mal zu Besuch, empfängt sie uns in eben diesem „Libanon Modus“ auf der beleuchteten Theaterbühne der Deutschen Schule in Jounieh: Gerlint Böttcher, ihrerseits ein Lichterhimmel. Die Virtuosin - im schulterfreien lila Glitzerkleid und einer noch mehr glitzernden Kette um den Hals, bringt den ganzen Saal durch ihren Tastenanschlag zum Glitzern. Es ist der Beginn einer musikalischen Reise die uns von der klassischen Epoche mit Beethoven über den Romantizismus mit Liszt, Mendelssohn-Bartholdy und Franz Schubert in die russische Moderne mit Prokofiev führt.

 

Das Publikum ist schon bei der Ouverture gewonnen: Die Sonate op. 31 von Ludwig van Beethoven wird sehr charakteristisch präsentiert. Trotz ihrer fragilen Erscheinung, überrascht die Pianistin durch ihre Kraft und Elan - vor allem gegen Ende der Sonate, das der Jagd gewidmet ist. Es folgen Konzertetüden von Franz Liszt, die wiederum die Fingerfertigkeit und Tonqualität der schönen Dame in lila zur Geltung bringen. Sogar während der Passage „Gnomenreigen“, schafft sie es, ihren eleganten und souveränen Stil beizubehalten. Das Rondo-capriccioso op. 14 von Felix Mendelssohn-Bartholdy fasziniert durch sein bewegendes Adagio. Aber spätestens beim Klang der Impromptus von Franz Schubert, verfällt man in romantische Schwärmerei - da die Virtuosin diese kurzen Stücke wie Momente der Träumerei glänzen lässt. Gerlint Böttcher legt eine gewisse Vertrautheit und Intimität mit ihrem Konzertprogramm an den Tag - sowie emotionale Verbundenheit zu ihrem Publikum.

 

„Seit meinem ersten Aufenthalt im Libanon, war ich begeistert von der direkten Emotionalität der Menschen.“, gesteht sie später. Auch die Geschichte und die politische Situation dieses Landes gehen ihr nahe. „Ich wünsche mir, daß die Menschen diese Musik ebenso lieben wie ich".

 

Am Ausgang des Theaters nimmt ein jeder seinen Weg in diesem Lichtermeer wieder auf, andante, vivace...